Ça y est, cette fois c’est la bonne ! Après une timide tentative qui a rapidement avorté l’année dernière (où je jouais malgré moi l’intello-artiste-timorée, je ne vous y renvoie même pas, une certaine gêne me retient), je me lance à mon tour !
J’hésite toujours très longuement avant d’entreprendre quelque chose. Je jongle, je doute, je pèse, je soupèse, j’analyse, je décortique, je questionne, je (me) juge, je (me) critique, je (me) compare, je redoute, etc. Bref, vous voyez l’idée… une pensée qui ainsi mal canalisée peut aisément vouer tout éventuel projet à l’échec ! Rapidement, on réalise que devant une telle attitude, ces « autres » qui ont le courage de se lancer avant vous vous délogeront bien souvent au fil d’arrivée…
Ainsi, vous retrouverez cette idée géniale de roman sur les tablettes bien avant d’en avoir entamé la première ligne ; vous vous surprendrez à reconnaître dans cette mélodie naïve d’une chanteuse les quatre accords que vous vous évertuez à enligner depuis des années sur votre guitare ; en ouvrant un magazine, vous serez surpris de l’étonnante concordance entre un article et votre idée qui traîne quelque part sur un post-it depuis plus d’un mois … Finalement, tandis que vous peaufinez toujours votre blogue, cherchant « l’Idée » originale avec un grand « I », des dizaines de blogues foisonneront littéralement sur le net chaque semaine – c’est parfois réellement le cas … depuis qu’a jailli mon idée absolument « géniale» et « unique » d’un blogue de type « voyager avec votre enfant» alors que j’étais enceinte, cette facette est maintenant plus que largement exploitée et pullule littéralement sur la blogosphère. Quant à mon portable, il est passablement alourdi de trop de fichiers Word en manque de lecteurs.
Ça suffit le trop-plein d’humilité !
Il en est de même pour les quelques blogues que je lis avec avidité sans ne jamais les commenter. Pudeur ? Modestie ? Franche timidité ? Simple manque d’entrain, d’envie ? Un mélange de tout ça, j’imagine …
En demeurant ainsi discrète et en choisissant de ne pas commenter, je me sens étrangement presque indécente à zieuter et lire le travail d’autrui (comme si j’étais en quelque sorte en train d’épier un travail pourtant rendu public !?). Comme si pénétrer l’univers des blogues en tant que lecteur nous contraignait nécessairement à ponctuer chaque texte de nos désaccords ou de nos impressions de reconnaissance… (Note à moi-même, souffrirais-je du syndrome de l’imposteur ? À vérifier). J’imagine qu’au fil de mes billets mon opinion va se nuancer et que moi aussi à mon tour je vais espérer quelques commentaires sur ceux-ci … 🙂
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Mes tergiversations s’expliquent aussi par le désir de ne pas me contraindre à un ton et un angle particulier. Le ton journalistique et purement informatif peut s’avérer limitatif. Celui de l’écriture intimiste et introspective risque parfois de tirer dans le pathos et tendre vers le mélo ; d’autant plus, je l’admets, je suis du genre assez intense. Quant à la critique lorsqu’elle n’est pas réussie avec tact et raffinement, elle peut se faire inutilement incisive et blesser. Et disons que j’ai la sensibilité vive et parfois exacerbée, alors je fais bien souvent naturellement trop preuve d’empathie. Mais puisque je pratique les trois et qu’ici je ne recherche en rien les contraintes, mais bien un espace qui m’appartient, mes billets seront nécessairement teintés de tout ça.
Finalement, cibler un seul angle m’apparaît peu possible. L’angle général du voyage est traité de façon excessive (on trouve beaucoup, beaucoup de blogues sur le voyage et d’excellents !) De plus, de même que pour moi les frontières s’avèrent parfois bien poreuses entre le rêve et la réalité, il en est tout autant dans mon écriture. Je pose tout de même quelques jalons : des passages et des errances, réels ou non, poétiques ou non (j’erre présentement quelque part sur la rue Papineau à Montréal et je peux vous assurer que c’est loin d’être poétique !), sur la route que j’adore fouler ou dans ma tête, seule ou maintenant en compagnie de Roukie, ma grande complice qui a tout juste une année.
Pour moi, un grand voyage réussi est ponctué d’élans vers des espaces verts ou montagnards, de quelques déambulations citadines et de beaucoup de temps à se perdre devant la mer. Voilà pourquoi je sous-titre par Chroniques d’écume, de flore et de ruelles. Certes, chaque escapade n’est pas toujours composée de cette triade. Néanmoins, ici ces trois sujets de prédilections se verront successivement mis en relief.
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Finalement, je fais le saut tout en sachant fort bien que je vais trébucher et apprendre. Un spécialiste me dirait sans doute que ce billet est trop long, que mon écriture n’est pas assez incisive et que je me perds dans d’inutiles dédales. Que mon vocabulaire est trop littéraire, que je n’utilise pas les mots-clefs essentiels au référencement. L’écriture d’un blogue semble s’avérer fort différente d’un simple article avec tout une panoplie de stratégies pour être lu. Mais s’il s’agit de me limiter à un pamphlet promotionnel de mon petit moi-même, je cesserai illico cette démarche. Trop rapidement, j’en perdrais le plaisir !
Ainsi, amalgame de plusieurs écritures, de plusieurs thématiques flirtant globalement avec cette grande passion qu’est le voyage. Le voyage sous plusieurs formes. Réflexions, regards, récits, ébauches photographiques, suggestions de lectures ou d’absolus à mettre dans votre sac-à-dos, chroniques de passages et de voyages (seule ou avec ma fille), critiques, un peu de tout cela …
Amalgame déconcertant ? Et bien tant pis pour les déroutés …
Que les autres me suivent et prennent plaisir à écumer les routes avec moi !
Note : Les quelques textes épars qui entravent la fluidité d’exécution de mon mac trouveront maintenant un espace d’émancipation certainement un peu plus constructif. Quelques dates de création se verront à cette fin tronquées. Pardonnez-moi d’avance ces possibles truchements… ou ces quelques va-et-vient dans le temps !
Eh bien moi je n’hésiterai pas un instant à vous transmettre mes commentaires.Suite à une suggestion de Noémie, j’ai lu avec grand intérêt votre blogue, il est très rafraichissant, bien des jeunes bénéficieraient d’en faire la lecture ou même de vous entendre lors d’une conférence .Enrichissant,formateur, il ne faut surtout pas hésiter à partager sur plusieurs plans vos expériences et votre façon de voir la vie. Elle en a de la chance votre petite rouquine!
Wow ! Je suis complètement touchée par vos propos … ! Dans les moments de doutes, ils me serviront j’en suis certaine ! Merci grandement ! Et au plaisir !
Bonjour Marie, Mawoui,
Je viens de relire ton article et j’ai déjà l’impression de te connaitre. Il est vrai que ton écriture transpire la profondeur de l’être, la bonté, la passion, l’amour… Je m’arrête là sinon tu ne pourras pas aller à pied au travail demain et tu douteras de la sincérité de mon message. Je vais t’avouer que j’ai apprécié la fluidité des textes et c’est sûrement la raison pour laquelle, je te laisse ce message. Bonne continuation dans ta quête ! Le voyage, ca devrait être obligatoire !
Au plaisir de te lire,
Grégory
Ouf ! Ton message respire la sincérité, t’inquiète ! Ça me touche beaucoup ton commentaire et je suis bien heureuse que tu trouves ainsi mes textes fluides ! Il est certain que si je passe par la France prochainement, j’espère bien que tu m’inviteras à ta table ! 🙂 Le plaisir des sens gustatifs et la passion de faire de belles rencontres sur la route selon moi vont tellement de pair !
Mawoui
Mawoui,
Je rêve d’avoir un appartement à Paris avec une grande table. Dans ce rêve, j’ai aussi des invités de toutes les nationalités qui viennent manger chez moi. Donc pour répondre à ton message, c’est avec plaisir que je te ferai découvrir ma table, Paris et sa cuisine. Cette proposition est sans durée de temps !
Au plaisir de te lire, te rencontrer, de discuter, de partager,
Grégory
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