Como la Espuma

Voyageur, il n’y a pas de routes, c’est en marchant que tu vas les tracer.

Proverbe espagnol

Tirée de la devise d’un personnage du film Y tu mamá también, du réalisateur mexicain Alfonso Cuarón, « como la espuma » signifie en français « comme l’écume ».  Cette phrase, c’est celle-ci : « La vida es como la espuma, por eso hay que darse como el mar », ce qui se traduirait par « la vie est comme l’écume, donc donnez-vous comme le fait la mer ».  L’expression anglaise « give yourself away like the sea » me semblerait plus juste.

La vie est indéniablement appelée à s’évanouir et disparaître comme le fait l’écume.  L’image est criante de vérité. La seule certitude possible réside à même son impermanence. Que nous reste-t-il sinon que nous offrir comme le fait la mer?  Et laisser la vie couler?  Suivre le courant, le flux et le reflux incessant.  Vivre l’instant présent, finalement. Essentiellement, c’est le message qu’évoquent Coelho, Eckhart Tolle et bien d’autres grands.

C’est simple, mais on l’oublie, semble-t-il.  Puisqu’on y revient sans cesse à ces lectures.

Pour moi, l’esprit du voyage, c’est exactement ça : fouler de ses pas des espaces sans se préoccuper des mots ou des événements à venir.  Se donner à l’inattendu et tracer sa route tout en demeurant en partance.  Le flux et le reflux.

Étrangement, le voyage nous le créons autant qu’il nous façonne à la fois.  De même que l’écume, il est appelé à se dissiper et s’évanouir pour marquer nos âmes de rencontres riches, nos cœurs de tendres souvenirs qui eux aussi seront portés à disparaitre.

Ses billets seront aussi appelés à disparaître. Avant cela, ils feront brièvement foi du bouillonnement des plongées que ce monde laisse en moi.

Ainsi pour moi est le voyage, autant qu’est la vie : plonger dans l’inconnu comme on s’installe devant une page blanche, tiraillée par la peur d’oser, et derrière elle, surtout cette peur par delà toute mesure, d’en être capable.  Sans trop savoir ce qui s’y dessinera.

Le mot à venir.

Où serez-vous demain ?  Croyez-vous vraiment le savoir ?

Moi, je ne sais pas.  Je ne sais plus.

Et, il me plaît de ne pas savoir.

De m’offrir dans un geste de douceur et de nécessité à la vie…

Un commentaire pour Como la Espuma

  1. Francine dit :

    Répondre à l’appel de la Vie. Jouer au Grand jeu de la Vie.

Commenter