Préambule d’un trek …

Longue pause de la blogosphère qui s’est avérée bénéfique…

Et pourtant, je ne chôme pas.

Entre mille projets, je participe notamment à la préparation d’un événement-bénéfice qui aura lieu dans deux jours. Pourquoi? D’abord, parce que j’adore m’investir dans des causes à caractère social.  J’ai une légère propension à la mère Térésa, un peu, beaucoup, trop parfois.  L’humanitaire m’a pour ainsi dire toujours attiré et l’égocentrisme est certainement le vice qui m’horripile le plus.  Malheureusement, à force de courir après mon temps, j’apprends à me contenir.  Et à devoir faire des choix quant à certaines causes où je décide de m’investir davantage.  Car, tristement, la réalité c’est que même si c’est bon pour l’estime, le coeur et la satisfaction personnelle, ça ne paie ni le loyer, ni contribue à remplir mon réfrigérateur tout ça.

*

Les causes relatives aux enfants sont certainement celles qui viennent depuis toujours le plus me toucher.  J’aime énormément le sens du projet Jeunes musiciens du monde qu’ont fondé Blaise et Mathieu Fortier.   Il allie à la fois mon amour de la musique, l’apport extrêmement formateur (voir parfois salvateur !) chez les enfants de celle-ci et leur offre une éducation à laquelle ils n’auraient, pour la plupart, pas eu accès.  Non seulement, une éducation, mais surtout j’imagine un peu de sens et des outils à jamais essentiels à leur expression et leur épanouissement. On le sait, la musique change des vies.  Elle demeure de plus un ancrage et un repère essentiel qui sillonne le parcours de grands moments d’une vie.  Combien de fois ai-je enligner quelques accords sur ma guitare alors que je ne comprenais même pas encore toute la portée ou le sens d’une émotion qui me traversait ?

Actuellement, c’est la cause des Aventures Papillon, au profit de la Société des enfants handicapés du Québec, qui me rejoint davantage. Il est clair que cette démarche s’inscrit également en alliant ma grande passion pour le voyage.  De fait, je participerai à un trek vers le Machu Picchu (peut-être ferais-je partie des dernières, qui sait ce qui adviendra de ce lieu mythique d’ici quelques années?) au terme de ce projet en mai 2012.  Néanmoins, le trek ne peut être à lui seul ma principale motivation.  Il y en a de toutes sortes de ce genre et, connaissant ma propension à ce qui est plutôt incongru, c’est peut-être une toute autre cause que j’aurais choisi d’épouser si mon choix n’avait tenu qu’à une destination.

La vie est malheureusement souvent ainsi faite : une conscientisation aigüe quant à une certaine réalité se produit, véritablement et profondément, lorsque cette dite réalité survient près de nous, nous touchant alors inexorablement de plus près.  C’est triste, mais c’est ainsi.  Et ce, presque toujours.

J’ai la chance d’avoir près de moi une femme, mère de trois enfants, extrêmement courageuse.  Qui n’a pas une seule minute hésité à écouter son cœur et son intuition.  Qui, devant toutes les réponses nébuleuses et hésitantes, n’a pas choisi de se fermer les yeux et de s’accrocher à de peut-être « possibles ».  Lorsque le Docteur Marois lui a certifié que son enfant, alors âgé d’une année, était atteint de paralysie cérébrale, elle le savait déjà.

Chaque fois que ma réalité de mère seule s’avère difficile, je pense à elle et à son fils Gabriel.  Je me dis que je n’ai franchement pas le droit de me plaindre.  Aucunement.  Malgré tous les rendez-vous, plusieurs à chaque semaine, les tentatives de traitement hyperbare, l’incertitude face à l’avenir, les coûts faramineux (veut, veut pas, c’est aussi une dure réalité) des traitements et des démarches, jamais je ne l’ai entendu se plaindre ou se comporter en victime.  Jamais.  Son amour et son dévouement pour ses trois enfants sont quant à moi exemplaires. L’entendre actuellement, elle dirait quelque chose comme : « Bah, t’exagères. On a même pas le choix, tu sais. »  Et ça, c’est pour moi, une grande leçon d’humilité.

Je n’ai donc pas hésité deux minutes à me lancer dans l’aventure à ses côtés ainsi qu’au côté de sa copine.  Depuis quelques mois, nous nous sommes engagées à remettre en don 6000 $ à la Société des enfants handicapés du Québec.  À ce don, s’ajoute une démarche représentative et symbolique. Un trek.  Une montée. À l’image d’un objectif que l’on tente d’atteindre, pas à pas, à notre rythme et en prenant le risque de trébucher.  Lorsque je parcourrai le sentier des Incas au Pérou à leurs côtés, moi qui, souvent, prend beaucoup de place, compte bien m’effacer. Et vivre principalement à titre de témoin cette brève pause et si riche expérience que s’accorderont brièvement ces mères responsables d’une famille de cinq enfants. Un bien grand honorable défi.

Je sais déjà que ce parcours sera fortement émotif et riche d’enseignements.  J’espère sincèrement, et ce en toute humilité, qu’au travers de ma plume il le sera alors aussi un peu pour vous.

Sur ce, je vous présente Gabriel, un petit bonhomme absolument merveilleux et combien attachant…

Gabriel été 2011 © Jessica Fitzpatrick

Gabriel été 2011 © Jessica Fitzpatrick

Avouez ! Comment ne pas fondre devant ce garçon au regard si expressif et étincelant ?

***

Pour les curieux, l’événement en question fût un véritable succès… près de deux mille dollars et des poussières à remettre en don !  Les musiciens étaient incroyables, l’ambiance et les gens toujours aussi géniaux et généreux et nous avons fait un super heureux qui a remporté une guitare Godin ! Oh yes !

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15 commentaires pour Préambule d’un trek …

  1. Décidement un petit bonhomme qui donne envie de gravir des montagnes.! Bravo pour ton courage et celui de sa mère!

    • Mawoui dit :

      Merci, mais honnêtement, quant à moi, il n’est pas question de courage je crois. Juste envie d’écouter mon coeur 🙂
      Et c’est vrai qu’il donne envie de gravir des montagnes !

  2. Dis-moi, est-ce que ta petite fille t’accompagnera ?

    En tout cas, bravo pour ce beau projet !

    • Mawoui dit :

      Hey non, Roukie ne sera malheureusement pas de la partie pour le Pérou. Le trek pour le Machu Picchu par le sentier des Incas est interdit aux enfants de moins de 12 ans, de par le niveau de difficulté et la raréfaction de l’oxygène. Il n’y a également ni ânes, ni chevaux pour que ce chemin préservé par le Patrimoine Mondial ne soit pas labourer par les sabots constamment. C’est une randonnée de 45 kilomètres, une ascension d’une jungle montagneuse, qui s’effectue normalement en quatre jours.

      Je prépare par contre un départ très prochain avec elle … 🙂

  3. J’aime, j’aime, j’aime!!! Bah, tu le savais déjà… et je t’ai déjà partagé mon admiration devant cette mère courageuse, audacieuse et avant tout consciente de son rôle sur terre, soit celui de vivre pour elle et pour lui, pour eux.
    Ce trek sera une révélation…

  4. fabrice dit :

    Belle réflexion:-)

  5. michele dit :

    De voir un peu ce qui se passe chez les autres nous aide parfois à diminuer nos petits problèmes quotidiens…merveilleux petit bonhomme avec un regard plein de courage.

  6. Greg PAQ dit :

    Tellement vrai ce que tu écris Mawoui!!!
    Saches que lorsque tu viendras à Paris. Je partagerai ce rien que je possède avec ta famille.
    Le partage, c’est la vraie vie!
    Nous sommes tous des terriens mère Térésa 😉

    • Mawoui dit :

      Lol !
      C’est bon de ne pas se sentir tout seul dans son bateau ? Ton projet est exactement à cette image qui me touche profondément : prendre le temps de partager, de donner de son temps et de transformer le tout en une riche expérience qui tisse et créer des relations.
      J’ai tellement hâte de mettre de nouveau les pieds en France ! Et de déguster brunch du terroir ou table champêtre à tes côtés ! Présentement, j’avoue que l’atelier de fois gras me fait VRAIMENT saliver !!!
      Merci Greg !
      xx

  7. Ping : Vivement septembre ! | Como la Espuma

  8. Ah et bien c’est très compréhensif que tu ne l’amènes pas alors… En effet, même si ce ne serait pas interdit, ça ne serais sans doute pas le meilleur endroit pour un enfant étant donné la difficulté du parcours et les restrictions pour la préservation de l’endroit.

    Je vais suivre l’avancement du projet avec attention !

  9. Saarah dit :

    C’est très magnifique……vous êtes très courageuses….je vous aime fort xxx

    • Mawoui dit :

      Merci Saarah (tu devrais toujours écrire ton nom comme ça, c’est exotique ! J’aime !)
      Je me répète, mais pour moi il ne s’agit absolument en rien de courage. Que de mettre mon grain de sel comme je le peux et de tenter de contribuer en partie à quelques rêves. C’est bon et riche nourrir les rêves des autres aussi ! Merci pour tout et grosses bises xoxox

  10. Saarah dit :

    😉 xxx

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