Je l’ai découvert un peu par hasard cette semaine. Sa vidéo est d’emblée sympathique. Elle ne tire pas dans le pathos larmoyant et on n’y sort pas les violons. Sa cause est noble. Il marche à travers le Royaume-Uni afin d’amasser des fonds pour la recherche pour le cancer.
J’ai aussi adoré les deux petites phrases introductives de son site. C’est si simple. Mais ça dit tout. Ça donne le ton. En fait, ça donne le pas …
On my 30th birthday I quit my job, packed up all of my posessions into storage, handed the keys back for my flat, and walked away from the life I had.
And I’m still walking now.
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Durant la journée, je me questionnais quant à ces associations « cause-voyage ». Je ne doute pas de la sincérité de la démarche de Wallace, aucunement. On voit bien qu’il voyage bien plus que modestement avec l’aide des locaux. Il met aussi bien de l’avant comment son parcours est ponctué d’arrêts dans les 16 centres de recherche sur le cancer du Royaume-Uni. Je réaliserai moi-même un voyage au Pérou avec pour objectif préliminaire d’amasser un montant considérable pour la Société des enfants handicapés du Québec. Tant qu’à réaliser un voyage pourquoi ne pas le transformer en projet à vertu humanitaire et y donner sens ? C’est d’autant plus motivant !
Néanmoins, je m’interrogeais sur ce fait bien simple : la frontière entre la démarche qui tient du coeur et celle d’une autopromotion de son ego ou de son entreprise est tristement par moment bien mince. Et à peine dissimulée parfois…
Drôle de coïncidence, une amie m’envoya un lien en soirée. Un article avec la bande-annonce du nouveau film de Léa Pool, L’industrie du ruban rose. On y dénonce les abus du marketing social des grandes entreprises entourant l’usage de ce ruban qu’on attribue mondialement à l’effigie du cancer du sein… Il faut absolument visionner cette bande-annonce sur le site de l’ONF.
Ensuite on se dit que c’est bien beau de marcher. Mais encore faut-il savoir pour qui l’on marche …
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Pour aider Wallace dans son projet, Where’s Wallace
L’industrie du ruban rose, réalisé par Léa Pool, dès le 3 février.
Ce que j’aime chez toi, c’est que tu as plusieurs cœurs Mawoui.
Ouh ! Commentaire le plus touchant ever … Plusieurs coeurs, je ne sais pas. Mais une femme hypersensible, elle je la connais, oui. 😉
Mais c’est tout.
Je te rejoins beaucoup sur ce post… Ça me rappelle mon intérêt pour la Société de Recherche pour le Cancer, après avoir vu leurs affiches dans le métro. Honnêtement, je n’avais reconnu Stéphane Rousseau, leur porte-parole, mais je trouvais intéressante de faire Compostelle en groupe, pour peu que je puisse le faire pieds nus et me rendre en Europe quelques semaines plus tôt. La réunion d’information m’a choquée. Une levée de fonds importante, certes, dont 60 % va directement à la recherche (il me semble). Mais obligation de transiger avec leur agence de voyage pour tout, incluant une assurance de 700$ (pour 20 jours!), des frais de changement de date ou de destination de billet d’avion de 250$, des frais d’inscriptions.. au total, 1100$ à fournir pour lever des fonds. Puis, je me rends compte que le voyage en question est très, très confortable : transport des sacs par taxi entre les étapes, transport par taxi du centre des étapes aux hôtels, eux-même 3 étoiles, repas au restaurant tous les soirs (alcool en sus). Quel pèlerinage ! J’étais dégoûtée. Enfin, ça doit convenir à certaines personnes… mais qu’on soit franc avec les gens… C’est une business ! Et si on les force à avoir un « héros du cancer », en l’honneur duquel réaliser ce défi, c’est peut-être pour maintenir un engagement émotionnel qui ne remet pas en question l’éthique de ce genre de levée de fonds.
Au Royaume-Uni, le Charity Travel est très institutionnalisé, d’ailleurs…
il devient connu Wallace! j’ai lu un article sur un autre blog à propos de lui également. Il marche pour une très bonne cause et c’est remarquable!
Ouais, ça fait réfléchir… D’ailleurs, je ne sais plus où je me situe dans toutes ces histoires de levées de fonds pour une cause ou l’autre. Avant, j’y croyais… naÏve? Peut-être, ou alors certaine de pouvoir changer le monde. Puis j’ai compris que ces actions en apparences si extraordinaires avaient pour but de changer ma vie à moi. Ça m’apportait plus à moi qu’à eux… Pathétique, non?
Enfin, maintenant, si je le fais, je sais que je le fais pour moi, en ce sens que mon action, mon don, n’importe quoi, m’apportera un sentiment de satisfaction d’avoir simplement accompli quelque chose de bien… C’est d’ailleurs ce qui devrait nous motiver à agir: simplement faire le bien une fois de temps en temps, peu importe comment.
Bon, je sombre dans la philo, j’arrête!