Si on m’avait dit que quelques capucins me donneraient une petite frousse au Costa Rica, j’aurais répondu en haussant les épaules et en roulant des yeux un « Pfff ! » assuré …
Néanmoins…
Roukie n’a pas seulement la chevelure de feu. Elle en possède le caractère aussi.
Ainsi, je réalise l’ampleur de me promener avec un terrible two qui a bien compris comment manipuler sa petite maman en voyage. Vais-je vraiment la laisser pleurer, pardon pour l’euphémisme, hurler pour un non alors que nous sommes dans un paisible petit endroit où les gens se prélassent ? Elle a vite compris la coquine et ce, à mon grand désarroi.
Cahuita est une bien petite ville qui a l’avantage d’être à côté d’un magnifique parc de conservation, mélange de jungle tropicale et de mangrove. Chipie et moi sommes donc allées dans le Parc National de Cahuita, un parc luxuriant en bord de mer, destiné à la base à préserver un récif corallien. Petit parc de seulement 10 km dont on accède de par une donation, il est un des rares endroits où il est possible de se balader sans guide et sans risquer de s’égarer pour y observer des singes hurleurs, paresseux, coatis et quelques autres bestioles dont de charmants serpents. La police fait lentement, et d’un pas bien peinard, quelques rondes dans les sentiers, moins pour protéger les touristes de ceux-ci que d’un autre genre de rôdeurs.
« Dé ba, dé ba maman ! »
Longeant une belle plage de sable blond, j’ai décidé de délaisser la poussette en me croisant les doigts pour que Roukie ait envie de se balader soit sur le sable de la Playa Blanca, soit dans un sentier près de la mangrove. Rien à faire, ma fille devine très bien mes désirs de calme et de solitude et aime bien me rappeler que J’AI décidé de la trimballer avec moi … Ouch !
C’est donc après une crise monumentale qui ébranle mon coeur de maman que je cède et décide de prendre Miss Chipie dans « mé ba »… Et tout ça, non moins par peur du regard des quelques locaux sur la plage que par crainte d’une horde de charmants capucins qui sont accourus un peu trop prestement. Roukie agrippée sur ma hanche, je tente de saisir de ma main libre mon appareil photo et réalise un miracle en changeant l’objectif d’une seule main.
L’agressivité dans le regard ne trompe pas; ils nous encerclent soudain de bien près ces cébidés… je réalise que les cris de ma fille les ont alarmés et que ces airs mécontents me sont certainement destinés.
Pas étonnant de la part des capucins. Considérés comme des singes à l’intelligence très développée, ils servent souvent d’aide auprès de personnes handicapées, ils sont certainement venus secourir ma pauvre fille…
Nous resterons donc longtemps à les observer, stupéfaites et ébahies, avant qu’ils abordent un autre air et daignent lentement s’éloigner au bout de plusieurs minutes.
Notre apprivoisement de la mangrove s’écourtera donc pour satisfaire la belle demoiselle, désireuse de jouer dans cet immense parc d’amusement auprès de son compagnon simien préféré, tout autant territorial mais néanmoins inoffensif.
Presque le début d’un scénario de film. Là les singes s’emparent de Roukie pour la sauver et s’enfuient dans la jungle. Maman, se met à sa recherche et vit des aventures palpitantes pour retrouver sa rousse fille.
Elles vécurent heureuses et eurent toute une ménagerie. Hi, hi, hi!
Ça ressemble à Mowgli !! Oui, je le veux !!! D’aventures, en aventures 😉 !!!