J’ai bravé le vent glacial mercredi soir (et refoulé mon envie de cocooning hivernal auprès du feu -quoique mon appartement est absolument dénué de foyer, peu importe, l’image était belle ;-)) afin de satisfaire ma curiosité et ma soif d’ailleurs, d’humains et d’images.
Malgré la froideur, il avait foule au Cinéma Beaubien pour la diffusion du documentaire Peru, te espera. Près de trente minutes avant la représentation, une centaine de curieux faisait déjà la queue dans l’attente de visionner le résultat de ce projet social. Question de nous faire goûter un brin au pays en patientant, on nous servait une lampée d’Inca Kola afin d’étancher notre soif et d’apprécier cette populaire boisson nationale péruvienne.
C’est après être revenu d’un premier voyage humanitaire au Pérou, et constatant qu’ils demeuraient toujours sur leur faim, que Yoann et Samuel ont décidé de lancer un projet d’échange culturel à l’étranger où ils pourraient enfin poser une action concrète. Huacho, un petit village andin, fût leur point de mire : avec son manque de matériel académique flagrant, les deux complices en quête d’apprentissage et de sens ont vu en Huacho l’endroit idéal où poser leurs pénates afin de mettre la main à la pâte.
C’est donc accompagnés d’étudiants en éducation à l’enfance, et emportant plus de 2000 livres achetés dans la capitale, que le groupe réalisera durant deux semaines la mise en place d’une bibliothèque pour répondre au grand besoin des élèves et de l’école.
C’est avec finesse et humour que les deux jeunes hommes mettent en scène les particularités propre à la différence culturelle et aux rencontres : des malaises parfois bien palpables qu’on vécu les jeunes devant les danses traditionnelles exécutées à 10h le matin au dégoût devant le tranchage de gorge d’un poulet, on immerge en leur compagnie dans le quotidien des péruviens. Un trek bien particulier nous permet également de découvrir les ossements sacrés des ancêtres de la communauté qui, afin de contrer les problèmes de surpopulation et de manque de nourriture, étaient devenus cannibales…
C’est avec regret que je n’ai pu assister qu’à la première partie de ce sensible documentaire. Mais il y avait déjà là beaucoup à méditer. Notamment quant à l’accessibilité des missions et des projets qui font la différence lorsqu’on prend le temps de les initier et de les mettre bien en place. Avec un montage et une réalisation qui tient du coeur, de l’humour et de la sincérité, plutôt que dans une tentative de faire le « grand » film qui renverse, auquel s’ajoutent quelques petites embûches à la caméra lors du tournage, le documentaire nous rapproche d’autant plus de l’expérience possible que du rêve. On leur pardonne ainsi aisément ces petites imperfections qui rendent le tout d’autant plus humain et qui mettent de l’avant, à l’instar des ciné-conférences des Aventuriers Voyageurs, toute l’accessibilité du rêve et des projets à l’étranger.
Ne suffit plus que de les initier. Et d’entamer les premiers pas …
Peru te espera, 15 mars, 11-18-19 avril
Programmation des Aventuriers Voyageurs