Hola l’oiseau !

Voilà.

Retour dans la grisaille de janvier après près d’un mois à trimballer ma petite aventurière un peu partout au Costa Rica.  Ne m’en voulez pas de mes absences, janvier rime pour moi avec hibernation … Me reste encore à vous parler prochainement de la Péninsule de Nicoya, probablement mon coup de coeur, des volcans, de Monteverde et de bien d’autres petites choses.  Le peuple, les indigènes, les fermes organiques. Faire le tri, traiter les centaines de photographies, peaufiner quelques articles. Pleins de notes pratiques prises sur la route à dépouiller aussi.

D’emblée, je reviens avec le sentiment qu’un portrait de ce pays ne se réalise vraiment qu’après avoir passé plusieurs longues heures sur la route et en avoir sillonné des centaines de kilomètres.   Qu’il ne sert pas à grand chose de l’effleurer seulement une ou deux semaines; c’est insuffisant selon moi pour l’appréhender un minimum. Ce qui fait sa beauté réside certainement dans un tout que l’on ne peut vivre qu’en parcourant ses états montagneux (très montagneux), qu’en traversant ses petites villes, qu’en se perdant pour mieux se retrouver dans la jungle et en qu’en découvrant aussi ses côtes encore riches et sauvages.  Surtout, en sortant du circuit touristique proposé.

– Tu n’as pas pris de groupe ou de guide ?, m’a-t-on demandé plusieurs fois.

Non.  Et c’est tant mieux ainsi.  D’abord, je n’aime pas beaucoup les voyages de groupe.  Par contre, j’adore les guider, c’est fort différent.  Mais pour s’éprendre de ce pays, j’ai le sentiment qu’il faut prendre son temps.  (J’ai croisé une québécoise qui s’était jointe à un parcours guidé.  Simplement à écouter leur parcours, j’étais complètement essoufflée pour elle…).  Et noter que pour le guide, je ne suis pas partie en expédition durant trois jours seule au milieu de la jungle.  Je suis aventurière mais tout de même, pas si tête-en-l’air que ça … si Roukie ne m’avait pas accompagné, j’en aurais certainement pris un et repousser bien davantage mes limites.

Malgré sa popularité grandissante, ce pays conserve toujours tout un aspect sauvage qui ne demande qu’à être apprivoisé.  Et pour apprivoiser ce quelque chose, il faut selon moi contourner ce qui est de l’ordre de l’apparence et sortir des sentiers battus.

Je sais que je reviens en ayant effleuré seulement un peu et bien modestement le Costa Rica.  Qu’il conserve dans mon coeur sa part sauvage de par tous les paysages qui y sont maintenant inscrits. Que j’ai aussi maintes déceptions.  Je ne peux pas dire que je suis tombée amoureuse de ce pays comme il m’arrive parfois pour certaines villes ou petits villages. C’est parfait, mon coeur peut encore papillonner d’un endroit à l’autre …

Mais je comprends maintenant qu’une passion pour une autre contrée ne vaut rien en regard des premiers mots en espagnol de ma fille.  Que cela forme un tout bien complexe et propre à chacun, mais que l’enfant est un plus énorme au coeur d’un esprit de découverte et de rencontres.  Et que de ce voyage, l’essentiel demeure.  Pour certains, il s’agira des montagnes ou des plages.  Pour d’autres de ce peuple charmant et affable ou des mignonnes et passionnantes fermes organiques.

Pour moi, lorsque je penserai au Costa Rica, je me remémorerai ma fille touchant pour la première fois, avec crainte et envie, à Frida, une mignonne petite guenuche de six mois.  Je la reverrai gambader dans une plantation de café.  L’imaginerai mangeant son melon dans notre paradis de jungle.  Ou j’entendrai ses mots répétés et prononcés avec tant de plaisir et de légèreté au coeur lors d’une profonde discussion avec un magnifique lora…

Holà l’oiseau !

Deux mots si simples qui portent en eux tout le bonheur d’un bébé de deux ans sur le point de devenir fillette. Qui apprend à explorer et appréhender le monde, parfois, un peu autrement …

Playa Pelada, Costa Rica

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13 commentaires pour Hola l’oiseau !

  1. Chrissand dit :

    Je suis moi non plus pas trop voyage en groupe mais je reconnais que pour le CR c’est quand même mieux d’avoir un guide qui vous explique ce qu’il y a à voir dans la jungle. Seule je serais passée à côté de pas mal d’animaux sans les voir.

    • Mawoui dit :

      Hum … je suis plus ou moins en accord. C’est justement l’argument que mettent de l’avant les guides près des populaires parcs nationaux. Il est certain que j’ai dû passer à côté de certaines grenouilles, bêtes et insectes plus difficiles à reconnaître que le guide est à même de repérer rapidement ! Pourtant, sans guide, j’ai vu à l’état sauvage des toucans, oiseaux de toutes sortes, des paresseux, capucins, coatis, singes araignées, des vipères, mygales … etc. ! Je suis d’accord sur le fait que ceux-ci donnent de l’information sur la faune et la flore qui est passionnante !

      Néanmoins, j’ai appris énormément des gens locaux, dans les sodas ou en posant des questions aux bonnes personnes. Je fuis toujours un peu les guides dans tous les pays et je vais chercher moi-même mon information en me documentant consciencieusement.

      Par contre, je n’aurais pas dis non à une expédition guidée dans la jungle durant quelques jours, notamment dans le Corcovado ! Ça c’est autre chose, et je l’aurais réalisé en compagnie d’un guide chevronné pour sûr ! 😉

      • Mawoui dit :

        Soit dit en passant, je ne suis pas contre non plus ! C’est une question de choix selon l’expérience que l’on désire mettre de l’avant j’imagine.

  2. Quelquepart dit :

    Magnifique photo en passant. Bon retour dans la blogosphère. Tu nous manquais. Bien hâte de lire les détails de tes découvertes.

  3. Tiphanya dit :

    Je pense que la plupart des pays nécessite des centaines de kilomètres pour que l’on puisse commencer à avoir une bonne idée de sa constitution. Pourtant pour beaucoup de touristes, visiter la capitale pendant 10 jours leur permet d’affirmer qu’ils connaissent le pays.

    • Mawoui dit :

      Tout à fait en accord. Mais il y a des pays qui sont plus, disons « homogènes ». Et d’autres qui en portent en eux-même plusieurs …

  4. NowMadNow dit :

    Très jolie photo.

    Cela devait être merveilleux d’entendre ta fille prononcer ses premiers mots d’espagnol!

    On a visiblement la même façon de voyager, doucement, sans guide, en parlant le plus possible avec les gens croisés sur la route. Je suis maintenant convaincue que l’on n’attrape que des petits bouts des pays traversés, même après plusieurs mois de vadrouille, et… c’est tant mieux ainsi, le mystère reste entier 🙂

    Bonne continuation à toi!

    NowMadNow

    • Mawoui dit :

      « l’on n’attrape que des petits bouts des pays traversés, même après plusieurs mois de vadrouille, et… c’est tant mieux ainsi, le mystère reste entier »

      C’est tellement bien dit !!!

  5. Greg PAQ dit :

    J’ai parfois l’impression de lire ton journal intime de voyageur Mawoui. J’ai beaucoup aimé votre voyage et tes écrits sur le Costa Rica. Merci pour ce partage.

    Ps: J’ai déjà envie de savoir quel est ton prochain voyage !?

    • Mawoui dit :

      Merci. Et pourtant, il me semble ne rien avoir encore dit. C’est tellement étrange. 🙂

      Prochain ? Plutôt introspectif … puis littéraire … et enfin Boston, New York, Washington, l’Ouest Canadien, le Pérou …
      Et pourquoi pas bien d’autres !?!?

      A ver !

  6. Gaétan Simard dit :

    Encore une fois, j’ai apprécié lire votre article dans la revue Espace.
    Dois-je comprendre que vous parlez couramment l’espagnol, vous n’en dites rien dans l’article ?
    Votre périple au CR a-t-il duré un mois ?

  7. Gaétan Simard dit :

    Votre commentaire est en attente de modération
    2013/09/14 à 8:26

    Encore une fois, j’ai apprécié lire votre article dans la revue Espace.
    Dois-je comprendre que vous parlez couramment l’espagnol, vous n’en dites rien dans l’article ?
    Votre périple au CR a-t-il duré un mois ?

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