Photographe à l’âme d’un grand globe-trotter, Nicolas Ruel sillonne le monde et tente de rendre compte de sa perception singulière qui en découle par le médium de l’image photographique. Contrairement à bien des photographes, son travail ne s’arrête pas là.
Son exposition 8 secondes met en scène de magnifiques photographies prises dans une trentaine de villes à travers le monde. L’originalité de son travail repose sur une approche photographique qui relève d’une technique bien particulière : une longue exposition, de 8 secondes, permet de mettre en relief le mouvement et de l’accentuer. S’y ajoute une ouverture en travelling qui permet de juxtaposer plusieurs plans à la fois.
Fasciné par l’impermanence et le mouvement, le montréalais tente d’appréhender le réel dans des lieux de transit comme les gares, les parcs, les chantiers et autoroutes. Sa démarche artistique questionne quant à la permanence des êtres, des lieux et des choses. En mettant ainsi en relief divers paliers de réalités, elle pose un regard sur l’évolution, le changement et l’éphémère, tout en nous offrant une vision qui frôle l’onirique et qui semble jaillir de son imaginaire.
Ces photographies sont également présentées de manière non-traditionnelle. Évoquant les anciens procédés, Ruel a recours à une impression sur de l’acier inoxydable : « je dois composer avec une présence sculpturale comme s’il s’agissait d’une image à cristalliser. Je photographie la ville en sachant que le métal, agissant comme un prisme, modifiera à son tour la réalité. Ainsi s’ordonnent les villes imaginaires que j’inventorie. »
En tant que photographe amateur qui s’intéresse à l’imaginaire, à l’éphémère et aux rêves (principalement dans ses écrits) j’admets être complètement envieuse et charmée par l’originalité et l’excellente maîtrise de ce procédé mis de l’avant par Ruel. La pertinence de son concept est de plus en adéquation avec son rendu sur métal. Cette seconde distorsion de la réalité, qui fait apparaître ou disparaître selon notre perception, nous donne l’impression d’être devant un monde que l’on épluche ou que l’on effiloche bien plus qu’on ne l’observe. Sous nos yeux, Ruel fige ce qui justement ne se fige pas, le mouvement, et déploie le temps qui s’écoule comme un bien grand rêve versicolore.
Si vous passez par Paris d’ici le 11 juin, rendez-vous à la Galerie Seine 51 pour admirer ces superbes photographies. Sinon, les expositions 8 secondes et Brasília seront à l’honneur dès septembre à la Galerie Lacerte à Montréal.
Absolument, à voir !
8 secondes, Nicolas Ruel.
Beau travail, je ne connaissais pas!
Contente de te le faire découvrir !
Au plaisir ! 🙂
Wow, j’adore! Merci pour la découverte, j’irai certainement faire un tour à l’exposition cet automne 🙂
On s’y croisera peut-être ! 🙂
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Merci d’avoir envoyé ceci de nouveau. Ça me tente beaucoup. Vais définitivement essayer d’aller voir.
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