Par moment, j’ai le préjugé facile. Comme tous et chacun j’imagine. Mais je me parle. Et sais m’exposer à la différence. En fait, j’adore ça, me confronter… J’ai parfois donc le préjugé facile, mais consciente que ça se soigne, que c’est aisé à faire bifurquer et que le jugement se fait malheureusement le porte étendard d’un ego qui croit savoir ce qui est « mieux » … Tssiit, tssitt ! À travailler…
Depuis des années, je snobais le Mont-Tremblant, le regardais sans doute un peu trop de haut, lui et ses installations, dont j’étais avant tout inconsciente de la diversité et de la pluralité de l’offre. Le parc National de Tremblant oui, mais le Mont, vraiment ? Peut-être était-ce une question d’argent. On ne se le cachera pas, un weekend à la station est réputé pour être relativement cher. Ou simplement une question de méconnaissance. Un peu comme ces hôtels cinq étoiles et ces tout-compris que je snobais dans mes jeunes années de backpacker avant d’apprendre à en apprécier les avantages. Et surtout, avant d’apprendre qu’il y a de tout pour tous et chacun, du touriste à l’aventurier, et que c’est très bien comme ça ! (Voir ma montée de lait sur la snobitude voyageuse). J’étais donc tout de même curieuse quant au Mont et l’occasion d’amalgamer road trip de copines jouant les filles de bois et de lacs en combinant diverses activités s’est présentée.
J’étais épuisé. Littéralement. Le mot fatigue je l’entends un peu trop sortir de ma bouche, le vois chaque matin dans les cernes qui s’allongent, dans cette énergie que je cherche de plus en plus, moi qui la croyais sans fond. Un beau gros projet de recherche et d’écriture, un guide, plusieurs contrats et des voyages à Philadelphie, Washington, Virginie et une nuitée en Outaouais ont occupé mon dernier mois intensément. Alors, j’ai chargé mollement la voiture après trop de courtes nuits ce printemps… Mais au matin, j’ai emballé la petite, me suis installée derrière le volant et puis voilà, j’étais profondément bien. Heureuse. Littéralement. J’avais balancé dans ma zone de confort, derrière le volant de mon jeep. Là où je pourrais me nourrir infiniment de paysages qui défilent, roulant seule dans le silence durant des jours sans m’ennuyer. Cette fois, en intense, folle et très belle compagnie, avec Marie-Julie et nos filles. Beau duo explosif de filles intenses qui aiment mordre dans la vie.
Tandis que celle dont l’avatar représentatif est Technomade s’efforce à sortir de sa zone de confort et affronter sa peur des ours et son hantise des moustiques, (voir son billet sur Taxi-Brousse; tellement à son honneur!) pour moi revêtir mon vieux bandana, rouler des kilomètres dans ma voiture bordélique, jouer dans la terre et dans le feu, c’est comme y plonger. Cela me ramène illico à ma nature un peu sauvage qui se fout un brin d’avoir les cheveux sales et de prendre des douches froides. Depuis toujours, je suis assez bohème sur la route, dors pas mal partout, dans diverses conditions et les moustiques la plupart du temps m’ignorent (ou j’ai appris à les ignore, je ne sais trop..)
Ainsi donc, une première virée au Mont Tremblant à y essayer tout un éventail d’activités avant de dormir dans les bois. Évidemment, les télécabines panoramiques, pour contempler la vue du haut de la montagne. Mais aussi pour sentir mes mains moites et mes jambes devenir molles en entendant le sifflement qu’émet le roulement de la poulie du nouveau Ziptrek. Un parcours de 5 tyroliennes qui semble offrir des vues époustouflantes sur les Laurentides. À essayer … une autre fois, quand j’aurais amassé suffisamment de courage, mais peut-être bien cet été ! Le parcours étant offert accompagné d’un guide pour les jeunes dès 7 ans, je devrais sans doute arriver à surmonter ma peur. N’empêche, c’est haut !
(©Tremblant. Intense hein !?! Ça vous donne envie d’essayer ? )
Pour le moment, me contenter de la luge, une glissade sèche, m’allait à merveille et entendre les grands éclats de rire de ma fille de 4 ans qui me sommait d’aller plus vite a grandement contribué à mon bonheur. J’en aurais fait encore ! L’eurobungy, une version plus douce que le bungee, une activité où l’on saute sur une trampoline et défie la gravité grâce à un harnais et un système d’élastique, nous a valu de grands rires. Destiné avant tout aux enfants, il est aussi accessible aux grands de 160 livres et moins 😉
Une panoplie d’activités est donc proposée tels qu’un mur d’escalade, un aquaclub au centre La Source avec piscines, corde à Tarzan, jeux d’eaux et bains tourbillons, un mini-golf et une plage. J’ai été agréablement surprise de la variété de l’offre et de l’ambiance du village et de ses restaurants. Nous sommes également aller pique-niquer auprès d’un paisible lac, le Lac Miroir, niché au pied du village et idéal pour s’éloigner de la foule. Certes, une journée ne s’avère pas toujours ce qu’il y a le plus abordable si l’on calcule le prix des activités séparément. N’empêche, Tremblant propose une formule de combinaison sur des carnets d’activités qui me semble une option honnête, et qui est encore plus avantageuse lorsque l’on se procure les carnets à l’avance sur internet.
Première journée qui s’est conclue par une nuitée au tout nouveau Refuges Perchés à Saint-Faustin du Lac-Carré. Ces toutes nouvelles cabanes perchées ou nichées auprès des arbres sont entièrement équipées et conçues pour être utilisables 4 saisons. On y trouve un poêle à bois, tout le nécessaire pour la cuisine, réchaud à gaz, matelas et oreillers. L’emplacement et le lac sont magnifiques et paisibles, pas l’ombre d’un chalet ou de gros bateaux à moteur à l’horizon.
Bon à savoir tout de même : Les Refuges Perchés sont situés dans le Centre touristique et éducatif des Laurentides situé à 50 minutes du Mont-Tremblant (et non à Tremblant en tant que tel) donc à 1h30 de Montréal. Il faut de plus ajouter au coût de votre séjour les frais d’accès du CTEL (17$ par jour pour une famille). Un chariot est émis à votre disposition afin d’apporter vos effets, arrivez donc préparé et léger ! Un sentier étant trop boueux pour se rendre à notre refuge, nos bagages ce sont donc rendus en canoë tandis que nous avons emprunté les sentiers pédestres jusqu’à notre hébergement pour la nuit. Une super belle expérience, qui s’avérerait davantage profitable pour au minimum de deux nuitées quant à moi et pour profiter pleinement des attraits naturels et de la forêt environnante.

Chariot mis à disposition pour emporter nos bagages ©Marie-Julie Gagnon
Petite escapade le lendemain à l’entrée du Parc National de Tremblant (si vaste ce parc !) où j’étais déjà allée quelques fois seule et avec ma fille camper dans le secteur de la Diable. Nous avons donc essayer les fameuses tentes Huttopia qu’offre la Sépaq dans divers parc nationaux au Québec. J’ai beau adoré jouer à la fille des bois, je ne snoberai jamais plus le prêt-à-camper à l’occasion ! D’abord, on ne se le cachera pas, des roadtrip de camping à travers la belle province ça devient par moment éreintant, surtout quand on change régulièrement d’emplacement. J’en effectue à chaque année seule avec ma fille depuis ses 6 mois et je continue d’adorer ça ! Néanmoins, monter et démonter la tente seule, organiser la logistique de la nourriture, les déplacements, les randos et excursions, fatiguent…. alors je trouve la formule glamping plutôt commode par moment, lorsqu’on à seulement envie d’un feu, de l’odeur de la forêt et d’un bon verre de vin tranquillo !
Montée sur une plateforme de bois, la tente Huttopia comporte des divisions internes (deux chambres), une cuisinette (avec mini réfrigérateur) et une salle à manger. Entièrement équipée, elle a tout ce qu’il faut pour passer plusieurs nuits en pleine nature. Ne manque que votre sac de couchage et votre nourriture. Formule idéale, notamment pour les touristes en vacances ou encore pour ceux plus frileux qui veulent se tremper dans l’univers du camping en nature sans avoir à s’équiper et en bénéficiant d’un certain confort, la tente Huttopia se retrouve maintenant à travers de 24 parcs nationaux au Québec. J’avais également essayé cette formule l’année dernière au Parc National d’Oka qui s’était avérée gagnante après une journée à la plage !
Je campe depuis des années dans divers parcs et pays, dans une tente ou à la belle étoile (et je ne cesse d’adorer ça !), mais plus je vieillis, plus je trouve qu’une expérience de glamping constitue un excellent moyen de rapprocher de la nature quelqu’un désireux de ne pas trop se préparer question matériel ou de rendre une expérience familiale un peu plus aisée. C’est aussi idéal pour les touristes qui veulent s’immerger dans la nature québécoise et vivre un trip de guimauves sans avoir à s’équiper entièrement. De plus, il ne faut pas oublier qu’une journée de camping entièrement sous la pluie peut être assez démoralisant et qu’en cela, la tente Huttopia peut constituer un avantage avec sa salle-à-manger à l’abri de la pluie (et des moustiques ;-))
Finalement, ce qu’il y a de beau dans l’humain, c’est sans aucun doute de voir sa perception et son regard changer, se transformer et s’ouvrir à la différence. D’aller puiser dans l’expérience ce qui le nourrit et d’en garder à l’esprit ce qu’il y a de plus beau. Je reviens de cette petite virée dans les Laurentides avec à l’esprit un beau trip de mamans-filles qui n’ont pas peur de mêler les expériences et d’aller y puiser plaisir et amusement.
Avec à l’esprit, l’écho pétillant de francs éclats de rire de deux fillettes en quête de découverte et d’épanouissement …
Deux ? Peut-être bien quatre finalement …
** Mes propos et impressions sont entièrement miennes et ne sont en rien altérés de par certaines invitations.
** Merci à Marie-Julie Gagnon pour la belle et pétillante énergie et complicité ! On remet ça pronto !? 😉
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